Réflexion sur la performance commerciale du Burundi dans les communautés économiques régionales
Ce mercredi 30/03/2022, dans les enceintes de l’hôtel BELAIR, à Bujumbura, l’Agence de Développement du Burundi (ADB) a organisé une réunion avec les parties prenantes et des exportateurs pour analyser l’état des lieux des échanges commerciaux en général et les échanges commerciaux dans le cadre des Communautés Economiques Régionaux (CERs) en particulier, dont le Burundi est membre.
Dans son mot d’ouverture, Monsieur Didace NGENDAKUMANA, Directeur Général de l’ADB, a fait remarquer que le commerce extérieur du Burundi est largement dominé par les importations et que cette situation est en grande partie la cause explicative de la carence et le renchérissement de devises. A cet égard, en notant l’ampleur des questions auxquelles le Burundi est confronté dans le domaine des exportations, Monsieur NGENDAKUMANA a exhorté toutes les parties prenantes à conjuguer les efforts pour mettre en place des mécanismes conjoints susceptibles d’augmenter et de diversifier l’offre exportable pour pallier à la détérioration de la balance commerciale.
Au menu de cette assise, il avait été prévu deux présentations ayant servi de cadrage des pistes de réflexion à savoir, une présentation sur les principes d’une intégration régionale, par M. Jean-Claude NTIBANENEJE et une autre qui a porté sur l’état des lieux du commerce international du Burundi avec un accent sur les échanges au sein des CERs, par Jean-Claude CIBOGOYE. Après ces deux exposés, les participants ont poursuivi les analyses dans les groupes constitués pour cette fin, en vue d’approfondir les réflexions sur les défis et contraintes ; les opportunités afin de proposer des éléments de solutions susceptibles d’améliorer la performance commerciale du Burundi.
De la première présentation, la personne ressource est revenue sur la philosophie sur laquelle se fonde l’intégration régionale. En effet le but ultime d’un Etat qui décide de libéraliser son économie pour entrer dans une CER est la recherche des opportunités de marchés pour profiter des économies d’échelle, développer son industrie et stimuler la croissance. A cet égard le pays doit se préparer en rendant ses produits plus compétitifs pour être à la hauteur de faire face à la concurrence sur les marchés de la CER, a souligné Monsieur NTIBANENEJE. L’analyse des forces en termes d’avantages comparatifs, la spécialisation et une politique de production orientée vers l’exportation sont des préalables à examiner pour garantir une intégration économique profitable et viable a-t-il ajouté.
Pour la deuxième présentation, la personne ressource a décortiqué l’état des lieux du commerce internationale. Partant de l’analyse de la balance commerciale chroniquement déficitaire de près de 1.500 millions de BIF en 2019, Monsieur CIBOGOYE a rappelé que le fait que les exportations sont largement faibles et que par conséquent ces dernières ne peuvent pas couvrir les besoins en importation, expose le pays à une détérioration continue de la monnaie locale qui, à son tour contraint le pays à un cercle vicieux car, moins d’exportations conduit à la rareté des devises et leur renchérissement, l’inflation, la diminution du pouvoir d’achat, la détérioration du bien-être social, a précisé M. CIBOGOYE. Après cette vue d’ensemble de la tendance du commerce international, il a procédé à une analyse du commerce bilatéral entre le Burundi et chacun des pays membres de la CAE. Sur l’ensemble des pays analysés, seul le commerce bilatéral avec la République Démocratique du Congo (RDC) affiche plus d’opportunités de marchés car la balance commerciale du Burundi avec ce nouveau-né de la CAE est excédentaire, avec une part non négligeable des exportations du Burundi, soit près de 18%.
Conformément au programme de cette réunion, les participants ont ensuite procédé à la formation de groupes de travail pour approfondir des échanges sur les défis et les potentialités autour de la thématique « performance commerciale du Burundi » afin de formuler des éléments de solutions à soumettre à la hiérarchie pour une mise en place des mécanismes et stratégies orientés au renforcement des investissements, des productions et des exportations. Les préoccupations majeures ayant fait objet de recommandations sont entre autres : – Le renforcement du BBN, l’amélioration continue du climat des affaires pour faciliter les investissements tournées à la diversification et l’augmentation des exportations, une politique claire de gestion de devises, considérer la mise en place d’un guichet unique pour simplifier les procédures d’exportation, mettre en place une plateforme nationale de coordination des actions de promotion des exportations, etc.
La réunion qui avait débuté à 10h a été clôturée à 14h 30 avec satisfaction de la part des participants pour avoir pris part aux échanges sur un sujet aussi pertinent. En perspective, les grandes recommandations seront transmises à la hiérarchie et feront objet de suivi sous forme d’un processus de plaidoyer pour la promotion des exportations et l’amélioration de la balance commerciale.